Le ras-le-bol des « créateurs de richesse »
Le message des sous-traitants est clair et dénué d’ambiguïté. Les travailleurs sont « épuisés, trahis, baladés par des promesses qui ne voient jamais le jour », écrivent-ils, concluant par un cinglant « ça suffit ! » Ces agents rappellent leur rôle fondamental, loin d’être de simples « figurants » : « Nous sommes ceux qui créent la richesse. Nous sommes ceux qui tiennent ce secteur debout jour et nuit. » Une précision essentielle, car le secteur pétrolier est la source d’environ 60 % du budget de l’État. Leur paralysie aurait donc des conséquences dramatiques pour l’ensemble du pays.
L’ultimatum n’est plus perçu comme une simple revendication, mais comme une « riposte » d’une profession à bout de souffle : « Si d’ici le 31 décembre, rien ne bouge, alors ce n’est plus une revendication : c’est une riposte, c’est la dignité des travailleurs qui parle et c’est le refus catégorique de continuer dans la précarité pendant que d’autres prospèrent sur nos efforts. »
Un système de précarité dénoncé et entretenu
Depuis plusieurs années, les agents de la sous-traitance pétrolière dénoncent la précarité de leurs conditions de travail. Au cœur de leurs griefs figurent le non-respect du Code du travail en vigueur, une situation d’emploi instable et la spoliation de revenus par les sociétés de mise à disposition du personnel, accusées de s’enrichir sur le dos des travailleurs.
Selon les grévistes potentiels, le blocage de leurs revendications est imputable à un système qui bénéficierait à des « personnalités hauts placées », garantissant ainsi une « omerta » persistante sur leur statut professionnel et leurs droits. Les travailleurs gabonais du pétrole exigent désormais des actes concrets, et non de « promesses recyclées ».
L’échéance du 31 décembre place le gouvernement et les compagnies pétrolières face à un choix crucial : honorer les engagements ou risquer l’arrêt total de la production, dont les répercussions économiques seraient immédiates et lourdes.










