Cette décision, jugée profondément irrégulière et anormale par sa défense, soulève des inquiétudes majeures quant à l’impartialité et la cohérence de la justice dans la phase actuelle de “Restauration des Institutions”.
L’incompréhension est totale chez les juristes. L’avocate d’Élisabeth Opiangah, Me Paulette Oyane Ondo, n’a pas mâché ses mots lors de son intervention auprès de Gabon Média Time (GMT). Elle a qualifié cette situation de traitement d’exception, soulignant qu’elle n’avait jamais rencontré un tel cas en trois décennies d’exercice.
Me Oyane Ondo a confié être sidérée par ce qu’elle perçoit comme une dangereuse instrumentalisation de l’appareil judiciaire. La mesure d’interdiction de sortie est légalement destinée à empêcher les prévenus, les suspects, ou les personnes poursuivies de se soustraire à la justice. Son application à une partie civile, dont le statut est censé garantir la protection et l’accès à la vérité, est un contresens juridique qui fragilise l’ensemble de la procédure.
Les questions qui dérangent
L’affaire Opiangah expose un problème de fond. En l’absence de toute mise en examen ou de statut de suspect, le fondement légal de cette IST demeure inexpliqué.
Comment justifier qu’une personne se voyant reconnaître le statut de victime se voit imposer une restriction de liberté normalement réservée aux auteurs potentiels ? Cette mesure ne contredit-elle pas le principe de protection dû aux victimes en les assimilant de facto à des individus dangereux ou peu fiables ? Le maintien de cette interdiction, malgré les protestations de la défense, donne l’image d’une justice s’acharnant à maintenir en vie une procédure constellée d’irrégularités, au risque d’exposer la République au ridicule international.
L’impératif de clarification
L’obstination des autorités à vouloir “tout justifier” et à maintenir une mesure manifestement incompatible avec le statut d’Élisabeth Opiangah plonge la justice gabonaise dans une crise de crédibilité.
L’affaire Opiangah n’est plus seulement un dossier pénal ; elle est devenue un révélateur des failles du système. Le gouvernement de la Transition, qui a promis une justice restaurée et équitable, est désormais sommé d’apporter des éclaircissements immédiats et de garantir que les droits fondamentaux d’Élisabeth Opiangah soient respectés, conformément aux principes de l’État de droit.









