Les deux factions rivales du PDG, l’aile dirigée par Blaise Louembé et Angélique Goma, proches du nouveau régime, et celle dirigée par Ali Akbar Onanga Y’Obegue, adoubé par Ali Bongo, pourraient présenter des candidats sous la bannière de l’ancien parti présidentiel aux élections législatives, départementales et municipales de septembre prochain. Cela pourrait donc conduire le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, à rejeter les dossiers de candidatures pour cause de bicéphalisme.
Toutes les tentatives de médiation ont échoué, à l’exemple de celle du président congolais Denis Sassou-Nguesso, pour tenter de réconcilier les deux factions, à la demande d’Ali Bongo. D’ailleurs, au lendemain de la rencontre de Brazzaville, Onanga Y’Obegue a mis en place une commission pour la sélection des candidats aux joutes électorales de septembre prochain. Dans les prochaines semaines, la faction de Louembé devrait également procéder à la désignation de ses candidats : un suicide collectif.
Pour la première fois, le PDG, parti hégémonique pendant près d’une décennie, n’aura pas d’élu au Parlement. Une traversée du désert qui durera pendant une période de six ans pour les députés et de cinq ans pour les sénateurs, avant que le parti puisse espérer briguer à nouveau un mandat électoral. Encore faudra-t-il que l’ancien parti de masse, qui s’est vidé de beaucoup de ses cadres et militants, lesquels ont rejoint le nouveau parti présidentiel, l’Union Démocratique des Bâtisseurs, lancé par Oligui Nguema, résiste à la nouvelle loi électorale qui exige de nouvelles conditions pour être un parti légalement reconnu. Le PDG parviendra-t-il à justifier d’au moins dix mille militants, comme l’exige désormais le code électoral ?
L’ancien parti, fondé par Omar Bongo, pourrait rejoindre le musée d’une longue liste d’anciens partis morts politiquement à la suite de querelles intestines. Ironie de l’histoire, ces querelles étaient bien souvent commandées par le pouvoir pour affaiblir l’opposition, bien aidé par des opposants, devenus par la suite champions de l’entrepreneuriat politique, à l’exemple du Morena, fer de lance du retour du multipartisme, du Rassemblement national des Bûcherons, du Parti gabonais du Progrès, ou encore de l’Union du peuple gabonais.