Dans ce communiqué, ledit comité entend “rétablir certains faits” qui, selon lui, auraient été omis par l’ancien chef du gouvernement. Le comité conteste fermement les affirmations de Raymond Ndong Sima selon lesquelles il ne comprendrait pas son implication dans cette affaire.
Le communiqué du comité souligne des points clés : “Vous affirmez ne pas comprendre pourquoi vous seriez impliqué dans cette affaire. Pourtant, au cours d’une audience avec le Président de la République de Transition, vous avez vous-même déclaré avoir en votre possession la liste des personnes déguerpies, les documents justificatifs ainsi que les montants perçus par certaines d’entre elles. Vous avez même, lors d’une audience suivante, présenté ces documents pour enclencher les casses, avant le lancement de la campagne présidentielle. C’est le Président lui-même qui, par souci d’apaisement et de gestion des priorités, a demandé de reporter l’opération à après l’élection présidentielle.”
Le comité ajoute : “De plus, il est essentiel de rappeler qu’un budget de 3,9 milliards de francs CFA a bien été alloué pendant votre mandat à la Primature pour le lancement de la première phase du chantier, incluant l’installation du chantier et les premiers travaux. Vous ne pouvez donc feindre l’étonnement ou la distance vis-à-vis de l’exécution d’un projet dont vous avez été l’un des architectes et dont vous avez supervisé les phases initiales. C’est également votre gouvernement qui a entrepris la sensibilisation des populations concernées, en leur demandant explicitement de quitter les lieux. Il serait donc plus honnête de reconnaître ce rôle, au lieu de chercher à vous en exonérer.”
Le comité interpelle Raymond Ndong Sima sur son attachement à la transparence : “Pourquoi ne publiez-vous pas les documents dont vous disposez, afin que les citoyens puissent juger par eux-mêmes de la réalité des indemnisations et des décisions prises ?” Il est également questionné sur son rôle dans la nomination du Directeur Général de SOCOREP : “Pourquoi ne clarifiez-vous pas votre rôle dans la nomination du Directeur Général de SOCOREP, qui n’est autre que votre propre neveu, et à qui vous avez confié la gestion de ce dossier sensible ?” Le comité demande en outre : “Pourquoi taire le fait que la société qui exécute les travaux, le cabinet 2G, ayant déjà reçu la somme de 3,9 milliards, a été choisie par vos soins, et que la maquette du projet a été élaborée sous votre supervision directe avant d’être présentée au Président de la Transition ?”
Le Comité de la société civile conclut en déclarant que les Gabonais ne demandent pas une “bataille de communiqués” mais “la vérité”. Pour cela, il formule une “simple exigence” : “Publiez la liste complète des personnes déguerpies, les montants effectivement versés et les documents d’instruction des travaux. Car si tout a été réellement fait dans les règles, comme vous le prétendez, alors ces éléments devraient suffire à faire taire toute polémique.”
Enfin,” ajoute le comité, “l’objectif n’est pas de polémiquer, mais de rétablir la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants. Pour cela, la transparence est le seul chemin. Et en tant qu’ancien Premier Ministre, vous avez une responsabilité morale et politique dans cette démarche.”