Une violation flagrante des principes de transparence
Le Code des Marchés Publics, notamment le décret n°0027/PR/MEPPDD du 17 janvier 2018, est clair. L’article 56 stipule que les marchés publics doivent, en principe, être attribués par appel d’offres. Le recours à l’entente directe, ou gré à gré, ne doit être qu’une exception, réservée à des situations très spécifiques et rigoureusement encadrées par l’article 70. Il s’agit de cas d’urgence impérieuse, de force majeure ne permettant pas le respect des délais, ou de situations où un prestataire unique est techniquement ou artistiquement indispensable.
Or, la réalité de 2024 montre un usage quasi-systématique de cette dérogation. Un tel pourcentage d’ententes directes, souvent en violation des seuils établis, est inacceptable. Cela remet fondamentalement en question la transparence qui devrait être le pilier de toute commande publique.
Les conséquences dévastatrices de l’opacité
Un système opaque de passation des marchés publics est un terreau fertile pour de nombreuses dérives. Il ouvre la voie au favoritisme, à la collusion, à l’affairisme, aux surfacturations, au non-respect des clauses contractuelles, aux pots-de-vin et, pire encore, au siphonnage des deniers publics. Ces pratiques érodent la confiance des citoyens envers les institutions et freinent le développement économique et social de notre pays. Chaque franc détourné, chaque contrat attribué sans une concurrence équitable, est un investissement en moins pour nos infrastructures, notre éducation, notre santé.
Un appel urgent à l’action gouvernementale
Face à ce constat accablant, il est impératif que le gouvernement agisse avec la plus grande détermination. Il est temps d’organiser une série d’audits approfondis afin de faire la lumière sur les causes profondes de cette utilisation excessive du gré à gré. Il est essentiel d’établir les responsabilités claires et précises de tous les acteurs impliqués, car l’impunité ne saurait être tolérée. Enfin, il s’agit avant tout de protéger nos finances publiques en garantissant une gestion saine et rigoureuse.
La prospérité du Gabon et le bien-être de ses citoyens dépendent intrinsèquement de l’utilisation efficace et efficiente de l’argent public. Ce n’est qu’en rétablissant la transparence et en appliquant strictement les règles établies que nous pourrons bâtir un avenir plus juste et plus prospère pour tous les Gabonais.