L’annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, à l’issue du Conseil des ministres de ce vendredi 30 mai 2025 au Palais Rénovation, et présidé par Oligui Nguema. Ainsi, à compter du 1er janvier 2029, Oligui Nguema a instruit le ministre des Mines, Gilles Nembé, de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre en pratique l’interdiction de l’exportation du manganèse brut, ressource stratégique dont le Gabon est le deuxième producteur mondial. Cette mesure s’accompagnera d’un fonds d’investissement public-privé dédié à la transformation industrielle du manganèse.
Par cette décision historique, Oligui Nguema engage résolument le pays sur la voie d’une politique industrielle ambitieuse, axée sur la transformation locale des matières premières, la montée en compétence de la main-d’œuvre nationale, la maîtrise des chaînes de valeur technologiques et la consolidation des recettes fiscales.
Une période transitoire de trois ans est accordée aux opérateurs du secteur pour procéder aux investissements requis, afin d’assurer une mise en œuvre progressive mais irréversible de cette orientation souveraine.
En 2025, le Gabon anticipe une hausse de 7,7 % de sa production de manganèse, pour atteindre 11,08 millions de tonnes, contre 10,3 millions de tonnes en 2024. C’est ce qu’indiquent les prévisions gouvernementales du projet de loi de finances. Le prix de vente du minerai devrait également suivre cette tendance, avec une légère augmentation de 1,2 %, pour s’établir à 135,7 dollars US la tonne en 2025 (contre 134,1 dollars US en 2024). Les exportations devraient logiquement suivre cette même dynamique.
Le Gabon compte deux principales compagnies minières : la Compagnie Minière de l’Ogooué (COMILOG), filiale d’Eramet, et Nouvelle Gabon Mining, détenue par des Indiens. Toutes deux opèrent actuellement dans le Haut-Ogooué.